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Mars-avril 2011. Exposition / Livre « colette goes tripping in the tropics »































About Colette


Colette arrives every year from Paris and sees things we don’t see.  She revels in our local color and captures the courageous funny spirit of the everyday.


Pretty photo books of South Beach, we have quite a few.
Colette’s photos taken over the years draw inspiration not from celebrity buildings and bodies, but from her closest walk-able surroundings. Pretty and pretty unusual.


Would anyone else have revealed the inner mystery in a South Beach condo’s elevator button? Been so attuned to the soul of a lonely trash bin in a hallway behind the Regal South Beach?


A Beaux Arts-trained-artist-turned-quiet-rebel Colette wanders about, finding wonder in a cab driver’s rings or in plants so exuberant they raise the spirits of our seediest sidewalks.


Once back in her studio in Paris, Colette throws paint onto her photos. She is continually “tagging” her own work. Wisps of floating graffiti pull pretty images beyond their normal margins. While preparing this book, she seems to have danced all over the photos with her own funny hieroglyphs. 


Colette’s husband, Pierre, found South Beach over 20 years ago. In historical terms, that is before Jennifer Lopez and
Donald Trump, but after the construction of South Pointe Towers. Pierre, an overworked NGO executive and founder of France’s Telethon, had been ordered by his doctors in Paris to get some rest — or else. In those early years they stayed at the Mermaid, a guesthouse on Collins Avenue run by a psychologist and a cook and collector of funky vintage furniture. Rooms at the
Mermaid had no telephone or TV, but sometimes the air conditioning worked. The owners began including Colette and Pierre in impromptu dinners in the courtyard. By day Colette was roaming the pre-chic, pre-chain-store streets. Guests at the Mermaid bought some of Colette’s early work. Friends lead to new friends, such as the passionate owners of an art gallery in Key Biscayne.


Did anyone know Colette had studied at France’s renowned École des Beaux Arts, had mastered its rigorous techniques? But dogma and dictates were choking both intuition and impulse, she felt. Finally at the Atelier Bertholle in Paris, Colette began gratefully unlearning all the theories and constraints. She later taught children and grownups a new approach to unleashing creativity.


There had been that other restless un-teachable French artist, also originally from Brittanny.


Gauguin went far and found his tropics. In the streets and
alleyways of lower South Beach, Colette keeps finding hers. Today the gritty sound of a skateboarder zipping by, an abrasive corner cell phone call, yapping green parrots, surfers scurrying toward the surf, pink hibiscus in front of a black tar parking lot, all this the rest of us can see and hear. Something hidden, the pagan, the lush, eccentric beauty we had missed, Colette helps us to see.


Clotilde Luce



Une Œuvre-Monde


Géographes, urbanistes, géomètres, rêveurs de villes, le Miami de Colette Birambo n’est pas pour vous.

Il n’est pas recommandé non plus aux personnes  sous l’emprise d’une logique exclusive.

Il peut en effet présenter un risque qu’ il conviendrait de ne pas négliger : sous couvert d’un objet supposé connu, il pourrait se révéler un redoutable leurre, un monde insaisissable et mouvant, impossible à faire entrer dans quelque catégorie que ce soit, sauf à mettre gravement en péril la raison des malheureux qui s’y acharneraient.

Car ce Miami là se soucie de vos catégories comme de colin-tampon.


Pour n’avoir relevé, en première instance, que de l’œil minutieux et fantasque de son auteur, il a par suite eu tout loisir de développer son propre espace poétique, étranger aux contingences, et de bientôt s’y échapper tout entier.

Il s’y déploie désormais, autonome, scintillant, déconcertant, et décline à son gré ses objets improbables dans un ciel impossible, mettant à mal ordres et genres au passage...

Pour comprendre un peu mieux ce qui y est à l’œuvre, tâchons, pour commencer, de regagner la terre ferme.

Si l’on s’en tient à ce que chacun croit savoir, Miami, sud-est de la Floride existe bel et bien. 30 000 habitants en 1920, plus de 400 000 aujourd’hui : c’est donc une ville dûment avérée.

Une ville, ou plutôt deux, comme nombre de lieux entourés de légende, ou, si l’on veut, une ville et son double de fantasme : l’une existe, l’autre non. Laissons la ville qui n’existe pas aux rêveurs, Colette n’en faisant pas partie : elle a bien trop à faire avec sa caméra.


C’est donc dans une ville bien réelle qu’elle débarque un beau jour, il y a maintenant de nombreuses années, découvre une petite pension désuète qui l’enchante dans un coin encore préservé du vieux quartier, et détermine une fois pour toutes son champ d’exploration : une zone relativement restreinte que l’on peut parcourir à pied tout autour de son point d’arrivée. Elle arpente depuis lors et documente inlassablement ce petit territoire cerné par l’océan, année après année. Enquête ? Souvenir ? Documents pour sa peinture ? Au début, sans doute un peu de tout cela.

Jusque- là, hormis la limitation topographique volontaire et la reprise inlassable des quasi-mêmes notations, rien à priori ne distingue notre auteur des innombrables photographes qui se sont succédés dans cette ville, comme aimantés par elle.

Or, dans la tradition occidentale, accumulative, une image n’existe pas seulement par (pour) elle-même, elle « s’augmente » de toutes celles qui l’ont précédé à propos d’un même objet ; et en raison de la même obsession mémorielle, elle est également capable d’agglutiner des images qui lui sont postérieures .

C’est ce qui, symboliquement, lui confère son importance dans le champ artistique européen, principalement en peinture, et la fonction de « lien » qui lui  a été  dévolu sans contestation réelle jusqu’à une période récente.

Un mouvement, qui va s’accélérant, s’est pourtant amorcé dans notre propre culture, annoncé dès le début du siècle dernier sans qu’on n’y vît longtemps la moindre confirmation, par des voix comme celle de Benjamin à propos d’une mutation de l’œuvre d’art à l’ ère industrielle : la fin de son « aura », soit celle de sa charge imaginaire et de son inscription dans une perspective temporelle, mais il aura fallu le triomphe d’Internet et la mondialisation de son usage pour qu’apparaisse en pleine lumière un nouveau statut de l’image, radicalement différent de l’ancien.


Nous découvrions une autre sorte d’image : nomade, sans enracinement, disparaissant aussi vite qu’elle était apparue simultanément sur tous les points de la planète, nous soumettant à son urgence et à un présent sans cesse renouvelé.

Son domaine n’était plus le temps qui sédimentait, nourrissait et dilatait l’image classique, jusqu’à la porter au point de fusion qui la rendait productive, mais l’espace, où elle se déplaçait à volonté, provoquant mille situations nouvelles de réception différentes, créant ainsi par essaimage autant de rencontres aussi imprévisibles que fulgurantes, mais, surtout, privilégiant désormais la relation à l’intérieur même de son flux entre les instantanés qui s’y allumaient brièvement.


Colette participe tout naturellement de cette nouvelle approche : elle correspond à son mode d’être à la fois ici et ailleurs, à son nomadisme artistique qui ne s’arrête et ne s’ appesantit jamais et au déplacement constant des points de vue qu’il suppose, à l’immédiateté, enfin, de ses images sans histoire.


Mais que peuvent nous offrir de précieux de telles images, qu’on ne saurait se contenter de définir négativement par l’absence d’inscription et l’évident déficit de prégnance qu’elles présentent eu égard à l’image « classique » ?

Dans l’espace bref de leur découverte, l’éblouissement de leur nouveauté, alors même que leur objet peut nous être familier, transmué qu’il apparaît par la lumière et la couleur en « objet glorieux ».

Enfin, l’enchantement de leur présence intempestive, qui nous précipite hors de l’actualité par sa seule apparition.

Elles nous percutent, sans nous appeler à la méditation, trop surpris que nous sommes, pour faire aussitôt place à d’autres, et d’autres encore, nous laissant enchantés, bousculés, ballottés par le flot de leur succession.


Tel est le Miami de Colette Birambo, surgissement ininterrompu d’éblouissements brefs qui pulvérisent allègrement identités, hiérarchies, ordres et catégories d’objets, du fait, précisément, de l’espace si étroitement circonscrit qu’elle avait d’abord si soigneusement délimité, se contraignant ainsi à devoir tout y saisir.

Et, à l’inverse, c’est l’obstinée répétition des presque mêmes prises, accumulées année après année, l’inlassable ressassement de l’ordinaire quotidien dont elle semble témoigner, qui produit quant à lui un espace fictionnel, poétique, autonome, propre se ramifier, à se démultiplier à l’infini.

C’est donc à partir d’un tel dispositif apparemment délirant qu’au terme d’un dynamitage patient et généralisé nous est finalement offert ce Miami comme « œuvre-monde » :

une brillante constellation en mouvement constant, comme un filet scintillant jeté sur la mer...


Bernard Pierron. Février-mars 2010.

Avril 2009. Sortie du livre « colette in wonderland »


Pour feuilleter le livre, cliquez sur l’image.



























Vous pouvez vous le procurer directement auprès de Colette Birambo

en la contactant au 06 15 79 14 14 ou par e-mail


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Prix de vente conseillé : 20 €

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Février 2012. Exposition / Colette Birambo - Anne Paternostre - Baptiste Raynal

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